Étude de cas : adapter un poste de travail dans un camion Énergir

Certains contextes de travail peuvent présenter d’importants défis en termes d’ergonomie. Qu’il soit question du mobilier et des équipements utilisés ou de la situation de travail dans laquelle se retrouvent les travailleurs, il faut parfois user d’imagination et de créativité pour créer un poste de travail efficace et sécuritaire. Citons en exemple les travailleurs qui doivent se déplacer sur la route à l’aide d’un véhicule qui représente également leur poste de travail de bureau. Le confort et les postures peuvent rapidement être remis en question.

L’étude de cas présentée dans cet article vous démontre qu’il est possible de transformer un véhicule, ici représenté par un camion de l’entreprise Energir, en un poste de travail adapté à l’environnement.

POSTE DE TRAVAIL INITIAL – MISE EN CONTEXTE

Les techniciens acquisition, exploitation ou localisation de l’entreprise Gaz Métro doivent utiliser un véhicule de type SAVANA adapté pour leurs fonctions. Évidemment, ces travailleurs doivent se déplacer sur différents lieux de travail, mais leur véhicule sert également de poste de travail de bureau. De façon générale, l’employé passe environ 90% de son temps chez le client et 10% au poste de travail à l’intérieur du camion. Le travailleur peut donc se retrouver assis à ce poste entre 10 et 30 minutes consécutives pour chacun de ses mandats.

Lors des premières observations, il est noté que le poste de travail est constitué d’une surface de travail sur laquelle reposent un ordinateur portable, une souris et un fax. Le travailleur prend place sur une chaise de bureau bas de gamme dont la base à roulettes a été retirée afin de pouvoir fixer la base au sol. Une base à pivot est ancrée au sol et au poste de travail pour assurer la stabilité de la chaise. Celle-ci est ajustable en hauteur et un minime ajustement en profondeur du dossier est possible grâce à une molette.

ANALYSE DES RISQUES

L’évaluation du poste de travail de bureau à l’intérieur du véhicule a permis de mettre en lumière certains risques associés à la posture assise. Une optimisation quant à la chaise utilisée était nécessaire pour réduire le risque d’inconforts. Les facteurs de risque sont principalement en lien avec les postures exigeantes, entre autres au niveau des épaules et du cou, qui sont en partie provoquées par l’équipement (chaise). Voici les facteurs de risques liés aux contraintes posturales répertoriées:

• La position assise ne permet pas un soutien optimal à la région lombaireen lien avec le dossier de la chaise qui ne favorise pas l’appui;
• Le manque de soutien aux pieds(pieds non positionnés à plat au sol) peut engendrer une compression derrière les cuisses, selon la taille du travailleur;
• La chaise ne permet pas un ajustement parfait face à la tâche, ce qui provoque une torsion du tronc;
• La dimension de l’assise et son rembourragene sont pas optimaux;
• Possibilité de flexion, abduction et élévation des épaulessi l’assise de la chaise ne s’ajuste pas suffisamment haute en fonction de la taille du travailleur.

Pour ce type d’environnement, il est également important de se soucier de la stabilité des équipements lorsque le véhicule est en mouvement pour éviter les risques de contact entre la chaise et les autres équipements dans le véhicule. Il importe donc de s’assurer que la chaise sera bien fixée au mobilier lors des déplacements.

MODIFICATIONS APPORTÉES AU POSTE DE TRAVAIL

Dans le but de pallier les risques associés à ce poste de travail, un modèle de chaise fait sur mesure a été pensé pour satisfaire aux différentes exigences de l’environnement. Voici les composantes qui constituent cette chaise de bureau adaptée:

• En premier lieu, il est primordial de satisfaire aux différentes tailles des travailleurs. Pour ce faire, la hauteur de l’assise présente une plus grande marge de manÅ“uvre quant au réglage de sa hauteur. De plus, le dossier permet un ajustement en profondeur, ce qui permet une variation de la longueur de l’assise en vue d’un meilleur soutien des membres inférieurs des travailleurs.
• Ensuite, la forme du dossier ainsi que la possibilité de l’ajuster en hauteur offrent un meilleur soutien, notamment à la région lombaire. De plus, le rembourrage du dossier et de l’assise ont été améliorés pour maximiser le confort des employés.
  
• Par la suite, deux rotules sont présentes à la structure rattachant la chaise au mobilier, ce qui permet un meilleur ajustement face à la tâche (éviter la torsion du tronc).
  
• Finalement, une sangle avec un mousqueton pour maintenir le siège en place lors des déplacements a été pensée.
  
  
  AUTRES ÉLÉMENTS À CONSIDÉRER AU POSTE DE TRAVAILUne reconsidération de la source d’éclairage ainsi que son positionnement ont également été recommandés, car il y avait présence d’éblouissement ce qui créait des contraintes posturales lorsque le travailleur ne pouvait pas bien visualiser certaines données à l’écran. Aussi, il a été suggéré d’abaisser la surface de travail pour réduire la nécessité de hausser la chaise et ainsi réduire le besoin d’utiliser un repose-pied.De plus, mentionnons qu’il aurait pu être suggéré d’installer un tiroir-clavier ainsi qu’un clavier externe afin de pouvoir adapter la hauteur du portable de façon optimale. Toutefois, puisque l’utilisation de l’ordinateur excède rarement 30 minutes consécutives, il n’est pas nécessaire de procéder à ces ajouts.

   

  Grâce à cette étude de cas, il est possible de constater que l’aménagement de l’environnement de travail, tout en tenant compte de l’ergonomie, est possible. Bien que ce type de situation nécessite une évaluation approfondie des tâches de travail ainsi que du temps en recherche et développement, il est réaliste de croire que l’on puisse améliorer les conditions de travail de ces employés malgré les défis que cela présente.

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